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Sea Tech Week 2022 : les avancées des solutions décarbonées se dévoilent5 min de lecture

Dans le cadre de la Sea Tech Week 2022, BDI a organisé trois temps forts consacrés aux énergies renouvelables et à la décarbonation du transport maritime. Au cours de conférences et de tables rondes, les acteurs des filières hydrolienne, hydrogène et propulsion par le vent ont présenté le fruit de leurs travaux et des projections pour les années à venir en termes de solutions décarbonées.

 

La Bretagne, figure de proue de la Propulsion par le vent

Organisée par BDI, Wind Ship et IWSA, la journée dédiée à la Propulsion des navires par le vent lors de la Sea Tech Week 2022, a permis de faire un état des lieux du développement d’une navigation durable. Sessions plénières, ateliers, présentations de projets et retours d’expérience ont rythmé cette journée très riche.

Les principaux acteurs de la propulsion par le vent étaient présents : armateurs, fournisseurs de technologie, ingénieurs, chercheurs, experts, mais aussi de nombreuses écoles. La journée a revêtu une dimension internationale avec de nombreuses nationalités représentées dans les échanges portant sur les initiatives régionales et les développements internationaux. L’Inde, pays invité de la Sea Tech Week 2022, en tête.

L’un des principaux enseignements dégagés par cette journée est que la décarbonation du transport maritime par la propulsion par le vent est en marche, tant en Bretagne qu’aux quatre coins du globe.

Notre dernière étude sur le sujet montre que 65 entreprises bretonnes travaillent déjà pour cette filière et que 95 autres s’y positionneront à court ou moyen termes.

 

Lire notre étude

 

C’est le cas de Windcoop. Basée à Lorient, cette coopérative souhaite développer une flotte de navires bas-carbone pour répondre aux enjeux du transport international. Elle opère, dès à présent, des porte-conteneurs à la voile, propulsés en majeure partie par l’énergie du vent, inépuisable, propre et gratuite.

Ces navires innovants contribuent à développer un transport moins polluant. La construction de leur premier cargo à voile est prévue pour 2023.

Présent lors de cette journée, Daniel Cueff, vice-président Mer et Littoral à la Région a pu indiquer le cap à tenir pour la Bretagne pour les années à venir : « Nous devons être les pionniers de cette filière. Une filière qui répond à la volonté de la Région Bretagne d’inscrire le territoire dans la transition écologique et de sa feuille de route « mobilités décarbonées. » Il rappelle, en conclusion, « qu’il reste aussi à chacun la responsabilité de réduire l’impact carbone du transport par des achats plus responsables et plus locaux ».

 

Des projets concrets en matière d’hydrogène

Grâce à des retours d’acteurs de l’hydrogène, un lien a été établi entre la décarbonation de l’industrie navale et le développement de la filière hydrogène renouvelable. La conférence dédiée a été l’occasion d’exposer plusieurs retours d’expérience. “Des projets concrets ont été exposés durant cette table ronde, avance Philippe des Robert, chef de mission hydrogène renouvelable au sein de BDI. L’impact sur l’économie locale a également pu être démontré puisque deux entreprises du secteur étaient présentes lors de ces échanges.”

Yannick Bian, directeur général du Chantier naval Bretagne Sud, a mis en avant les avancées réalisées dans la construction de bateaux et de navires à hydrogène, par exemple pour les ostréiculteurs. Olivier Ticos, PDG du bureau d’études Alca Torda, spécialisé dans l’intégration de solutions de propulsion, a présenté le projet HYLIAS. Lancé en mars 2020, il doit permettre la mise en service, à horizon 2024, d’un bateau à passagers, propulsé grâce aux technologies hydrogène électrique. D’une capacité de 150 à 200 personnes, il naviguera dans les eaux du golfe du Morbihan.

Enfin, Adrien Guillaume, chargé de mission Transition énergétique des mobilités au sein de Lorient Agglomération, a présenté l’écosystème hydrogène implanté à Lorient et ses alentours.

 

Une filière hydrolienne de plus en plus mature

La Sea Tech Week 2022 a été l’occasion de passer en revue l’état de la filière hydrolienne en Europe lors d’une conférence organisée par le projet Interreg TIGER.

En présence, notamment, de Thomas Archinard, chef de projet au sein de Morbihan Energies, Raphaël Coquet, directeur adjoint d’Hydroquest, et de Steve Allsop, ingénieur au sein de Simec Atlantis, “la journée Europe a apporté une nouvelle lecture du positionnement de la filière hydrolienne, pointe Hélène Morin, responsable du pôle Europe au sein de BDI. Aujourd’hui, nous sommes en présence d’un marché énergétique européen qui nécessite le développement de la filière hydrolienne, en complément d’autres énergies renouvelables. Par exemple l’éolien offshore. Ceci afin de remplir l’objectif européen à 2030 de 40% d’énergie renouvelable (aujourd’hui en France, le renouvelable représente 20% du mix énergétique). La filière est toujours en construction avec des marchés qui arrivent. Mais elle devient mature et de plus en plus compétitive, non pas grâce à une réduction de ses coûts de production, mais parce que les prix du marché énergétique augmentent.”

Dans le cadre du projet TIGER, les acteurs de la filière poursuivent leur travail de développement et d’optimisation de leurs machines.