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Euromaritime 2024 : vent porteur pour la propulsion vélique !4 min de lecture

  • décarbonation du transport maritime
  • euromaritime 2024
  • propulsion par le vent
  • transport maritime à la voile

De par son programme, l’édition 2024 du salon Euromaritime dédié aux économies fluviale et maritime a érigé la propulsion par le vent comme l’une des alternatives les plus solides et prometteuses pour réduire les émissions de gaz à effet de serre provenant des navires. Le sujet et les acteurs bretons étaient représentés du 30 janvier au 1er février avec un espace porté par BDI et positionné sur le pavillon collectif coordonné par Bretagne Pôle Naval, Bretagne Commerce International et le Pôle Mer Bretagne Atlantique.

 

La propulsion par le vent, sujet central d’Euromaritime 2024

Le vent, point d’orgue d’Euromaritime 2024. C’est la conclusion que l’on peut tirer à l’issue de cette nouvelle édition du salon bisannuel des économies maritime et fluviale, à en juger par les nombreuses conférences qui ont traité du sujet et par la présence de nombreux acteurs privés ou publics qui œuvrent au déploiement de la filière vélique.

Constat logique, également, à la vue également de tous les projets qui se développent sur toutes les côtes françaises. Les futurs navires du Ponant ou d’Hisséo pour la partie Méditerranée, VELA et Beyond the Sea dans le Sud-Ouest ou encore Neoline, par exemple, pour les Pays de la Loire. La Bretagne n’est pas en reste avec les projets du cabinet Zéphyr & Borée, qui a conçu le navire Canopée destiné au transport de la fusée Ariane 6, les constructions des navires Grain de Sail II ou TOWT par les chantiers Piriou, les constructions de mâts par Lorima et par le consortium Solid Sail Mast Factory, la conception et la construction d’ailes avec Wisamo et des armateurs comme Grain de Sail. Autant de noms qui composent, en partie, la filière émergente de la propulsion par le vent en Bretagne.

Avec son espace mis en place par BDI sur le pavillon Bretagne, le secteur breton de la propulsion vélique avait des éléments à faire valoir. Et pas seulement pour la partie construction ou conception navale, mais également avec une forte présence des technologies numériques, notamment pour le routage et l‘analyse de la data avec la présence de Thalos et de ses solutions satellitaires, d’Amphitrite et de Cervval. “Nous avons pu profiter de ce dispositif afin de rencontrer des porteurs de projets, des apporteurs de solution, d’autres territoires et des armateurs avec qui mener de potentiels partenariats, relève Arnaud Cacquevel, responsable marketing chez BDI. Les entretiens avec les armateurs confirment leur considération vis-à-vis de la propulsion vélique, désormais très sérieuse pour intégrer les voiles sur leur bateau, via du retrofit ou de la construction neuve.”

Il faut également noter la forte présence, sur le salon et sur le stand Bretagne, d’acteurs du digital proposant des solutions pour le routage, les jumeaux numériques, l’automatisation et les outils de mesure de l’énergie pour la propulsion.

 

Découvrir l'étude sur la filière "propulsion des navires par le vent"

 

Pourquoi interroger le modèle méditerranéen sur la propulsion vélique ?

C’est la question qui a animé la table ronde organisée par BDI et BPN sur son stand avec Wind Ship, le cabinet d’architecture VPLP Design et Wisamo. « On n’y trouve pas le même modèle de vent qu’en Atlantique, où l’on a toujours un niveau de vent assez régulier et suffisant. Des navires 100% véliques peuvent plus facilement envisager une transatlantique par exemple. Alors qu’en Méditerranée, on peut avoir des vents très forts ou au contraire pas de vent du tout. Ceci implique la mise en place d’un système hybride qui associerait propulsion vélique et carburant alternatif pour atteindre l’objectif de zéro émission de GES. Ce modèle fait penser au marché du retrofit où l’ajout de voile peut agir directement et assez facilement sur les navires déjà en fonctionnement sur le niveau de décarbonation. Les modèles de navires que l’on trouve en Atlantique ne sont donc pas forcément directement exploitables en Méditerranée. Le modèle méditerranéen oblige également à une encore plus grande précision des prévisions de vent, des états de mer et des courants pour optimiser le routage. Enfin agir sur la réglementation, comme sur la baisse des seuils minimaux des vitesses ou l’utilisation de l’aluminium sur des grands navires pour les alléger, accélérerait la performance des solutions à la voile. »

La voile reste donc la solution la plus efficace pour réduire les émissions de GES et est désormais considérée comme une technologie très sérieuse par les armateurs, y compris sur des routes plus courtes.