Interview

[360 Possibles] « Sortir de l’opposition entre le créatif et le sérieux »3 min de lecture

Interview de Corinne Landais 1/2.
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Corinne Landais se définit comme un « couteau suisse de la créativité ». Formatrice, facilitatrice, artiste, elle interviendra dans le cadre de l’édition de 360 Possibles, dont le programme est désormais consultable en ligne. Cette nouvelle édition aura lieu les 12,13 et 14 juin au parc du Thabor à Rennes. Après avoir passé 20 ans en entreprise en tant que commerciale et manager commerciale notamment pour le groupe Ouest-France, Corinne décide de créer son activité, Idéeine, à l’âge de 40 ans. Entretien autour d’un thème aussi riche qu’inépuisable : la créativité dans le monde de l’entreprise.

Qu’est-ce que la créativité ?

Il s’agit de la capacité à créer ou à voir autrement, l’aptitude à avoir des idées nouvelles. Nous sommes tous créatifs. Ce qui nous différencie, c’est la manière dont elle s’exprime. Malheureusement, beaucoup d’entre nous « éteignent » leur créativité par des biais d’éducation, par le parcours scolaire qui laisse peu de place en France à cette notion. La créativité est un muscle que l’on possède tous. Si on ne l’exerce pas, il peut s’atrophier. Un des biais consiste à dire que la créativité est réservée aux artistes. J’ai moi-même séquencé sérieux et créativité dans ma vie professionnelle, avant de les reconnecter. Sortir de cette opposition est aussi l’un des enjeux.

 

« Il existe encore de nombreux préjugés sur la créativité or elle joue un rôle essentiel dans notre travail »

 

Quel est l’intérêt d’être créatif dans son travail ?

On vit dans des mondes de plus en plus complexes. On ne peut plus fonctionner avec uniquement un cerveau rationnel. Faire preuve de souplesse intellectuelle devient nécessaire, travailler dans des univers nouveaux aussi. Les changements sociétaux importants et le numérique nous amènent à évoluer et à repenser notre métier. La créativité joue un rôle essentiel.

Où en est-on dans le monde de l’entreprise aujourd’hui en France ?

Difficile de faire une généralité tant les situations varient d’un milieu professionnel à l’autre. Contrairement aux pays anglo-saxons, la France perçoit très mal l’échec. Aux Etats-Unis, il y a cette culture : échouer signifie avoir essayé. C’est très valorisé alors qu’ici c’est plutôt mal perçu.
Je rencontre énormément de préjugés sur les ateliers de créativité : « merci mais j’ai déjà fait une séance de post-its » ou encore « je ne suis pas artiste, je ne sais pas dessiner ». Ceci dit, je perçois une évolution et un intérêt grandissant depuis ces 5 dernières années. Je ne cherche plus à convaincre mais à faire en sorte que les participants aux sessions que j’accompagne de formation aillent au bout d’un processus créatif pour qu’ils en voient les effets concrets.

 

Retrouver la suite de l’interview de Corinne Landais