Photo © Craquelins de Saint-Malo
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Zoom : comment l’agroalimentaire s’organise pour faire face à la crise3 min de lecture

Depuis le passage au stade 3 de l’épidémie de Covid-19 et le début du confinement, beaucoup d’entreprises agroalimentaires restent ouvertes. Le gouvernement reconnaît ce secteur comme prioritaire. Très présentes en Bretagne, les entreprises agroalimentaires continuent de faire tourner leur chaîne de production. Dans ce contexte particulier, les entreprises s’adaptent.

Si les entreprises de l’agroalimentaire étaient rompues à des règles d’hygiène strictes, la crise du Covid-19 leur a demandé de s’adapter. Il faut intégrer les gestes barrière et les mesures de distanciation sociale.

« Pour respecter les conditions sanitaires requises, les postes de travail ont été espacés dans beaucoup de sociétés de l’agroalimentaire, souligne Guillaume Briend, en charge de la filière Numérique & Agriculture et Agroalimentaire chez BDI. On peut citer de grosses sociétés comme la Cooperl, Geldelis, Kermené et l’ensemble des abattoirs. »

Régis Boiron, dirigeant des Craquelins de Saint-Malo (40 salariés à Saint-Malo) a repris la production de ces iconiques petits ronds craquants depuis le 6 avril. Il détaille : « nous avons aménagé les entrées dans l’entreprise, les postes de travail et la salle de pause. Il ne peut pas y avoir plus de deux personnes en même temps dans les vestiaires. »

Dans ce contexte, les organisations professionnelles et le Ministère du Travail ont aussi complété leurs recommandations face à la crise du Covid-19. Ils ont notamment préconisé le port du masque et des gants.

Masques et Gel hydroalcoolique

Sur la plateforme entreprises Unies BZH, créée à la demande de la Région Bretagne et gérée par les équipes de BDI et de Biotech Santé Bretagne, les demandes de masques et de gel hydroalcoolique sont très nombreuses. Des équipements qui se sont raréfiés au début de la crise.

Des entreprises bretonnes du secteur textile à l’image d’Armor Lux (29), de Rozen (22) ou de Royal Mer (22) ont fait preuve de réactivité et ont proposé des masques en tissu, alternatives aux masques chirurgicaux. D’autres ont rapidement organisé des chaînes de production de gel hydroalcoolique, comme Exaliquid (29) ou Mc Bride(29).

Un appel d’air pour les chefs d’entreprise dont les usines réouvrent progressivement. « Depuis le 6 avril, la fabrication de craquelins a repris car nous avons des commandes dans la grande distribution, explique le dirigeant. Chaque opérateur est doté d’un masque en tissu, lavé chaque soir ».

La consigne est de le porter en permanence sur les postes de travail et dans les couloirs lorsque les opérateurs se croisent. Des salariés qui ne cachent pas, pour certains, leur motivation de reprendre le chemin des ateliers, après plusieurs semaines de confinement.

Et Régis Boiron de conclure : « J’ai l’impression qu’il y a un changement de mentalité par rapport à la 1ère semaine de confinement. Je sentais de l’inquiétude chez les salariés la 1ère semaine. Ce n’est plus le cas. » Dans ce contexte inédit, l’adaptation devient la règle. On peut même imaginer que ces nouvelles règles s’inscrivent dans la durée. «Il y aura un après Covid-19 au niveau des masques de protection dans l’agroalimentaire, pronostique Guillaume Briend. Beaucoup d’industriels vont intégrer ces masques de protection en tissus lavables dans les EPI au lieu d’utiliser des masques à usage unique jetables. »  Leur intégration sera simple dans un secteur où les logistiques de blanchisserie sont déjà intégrées.