Team Orient Express
Enquête

Comment le défi Orient Express Team embarque la Bretagne Sailing Valley dans la coupe5 min de lecture

  • voile de compétition

Interviews, Enquêtes, évènements incontournables et les actualités des adhérents d’Eurolarge Innovation… Tous les trimestres, la Bretagne Sailing Valley® News traite l’actualité économique et technologique de la voile de compétition bretonne. Aujourd’hui, nous allons voir comment le défi Orient Express Team embarque la Bretagne Sailing Valley® dans la coupe.  

C’est officiel : la France sera présente sur la prochaine Coupe de l’America. Le défi Orient Express Team, du nom de la marque du groupe Accor, engagé pour la première fois sur l’épreuve, est lancé dans une véritable course contre la montre et va s’appuyer en grande partie sur de nombreuses entreprises bretonnes présentes dans l’univers de la voile de compétition..

La Bretagne Sailing Valley dans une course contre la montre en vue de l’America’s Cup 

Se lancer dans la 37e édition de la Coupe à moins de deux ans des premières régates en septembre 2024 à Barcelone, le pari peut paraître fou. Mais c’est sans compter sur la persévérance de Stéphane Kandler et de Bruno Dubois, parvenus en fin d’année 2022 à embarquer dans l’aventure le groupe hôtelier Accor, via sa marque Orient Express. Pour mener à bien ce projet lancé plus tard que les autres challengers, les deux hommes ont réussi à convaincre le defender Emirates Team New Zealand de leur vendre le package design de leur futur AC75. Ce qui répond à la double problématique de manquer de temps et de budget, et de démarrer d’une feuille blanche pour la conception du bateau, ”tout en s’assurant de partir sur une base au meilleur niveau”, confie Stéphane Kandler.

Reste, à partir des plans fournis par les designers néo-zélandais – qui ont prouvé leur savoir-faire en dessinant sur la 36e Coupe l’AC75 le plus performant – à construire avec le meilleur niveau de qualité possible. Pour cela, la stratégie du défi repose sur le tissu économique et industriel de la Bretagne. “Grâce à la course au large, on dispose d’un écosystème d’entreprises dynamiques, capables de se mobiliser rapidement et de travailler ensemble sur ce genre de projets, même si on va les solliciter sur des technologies et des approches nouvelles, liées à la Coupe”, ajoute le cofondateur du défi tricolore.

En première ligne, on trouvera Multiplast, en charge de la « black box » – c’est-à-dire la coque pontée et structurée. Loin d’être une première pour le chantier vannetais qui a déjà construit six bateaux pour les défis français successifs. La fabrication de cet AC75 débutera à la fin du printemps avec la réalisation de l’outillage confiée à SMM, à Lanester. Elle s’étalera sur une dizaine de mois, avec un objectif de mise à l’eau à Barcelone en mai 2024. “Cela représente un tiers de notre activité sur une année, soit environ 45 000 heures de travail, ainsi que 25 et 30 personnes mobilisées en fonction des périodes”, détaille Yann Penfornis, directeur général de Multiplast. Qui se prépare également à accueillir une partie des équipes du défi français dans ses locaux et dans des containers aménagés.

Un laboratoire R&D, une logique de start-up

“Il s’agit de travailler au plus près du bateau en construction et des équipes qui vont fonctionner en deux-huit”, justifie Antoine Carraz, le tout nouveau directeur technique du challenger tricolore, qui arrive de chez MerConcept. Ce dernier coordonne l’ensemble des futurs prestataires d’une construction made in France, dont le budget est estimé à 10 millions d’euros, parmi lesquels ont déjà été annoncés CDK Group (mâts) et North Sails (voiles). “Nous sommes en discussion avec beaucoup d’autres fournisseurs du territoire, qui sont heureusement un peu plus disponibles après la surcharge liée à la construction des bateaux neufs du prochain Vendée Globe”, ajoute celui qui travaille parallèlement au recrutement de l’équipe technique d’un défi qui rassemblera 70 personnes d’ici 2024.

“Lancer un projet Coupe, cela revient à développer une start-up, avec une montée en puissance rapide autour d’une grande diversité de métiers très pointus : des architectes navals, des ingénieurs en mécanique, en dynamique des fluides, en logiciels, des techniciens mécatroniques…”, explique Stéphane Kandler. Ce dernier estime que la construction et l’ingénierie développée autour de l’AC75, intégrant des systèmes de contrôle relevant de l’aéronautique, représentent un volume de 215 000 heures de travail, soit des retombées pour l’écosystème local de l’ordre de 15 à 20 millions d’euros.

L’ensemble sera centralisé autour du K-Challenge Lab, filiale du défi en cours de constitution et véritable laboratoire R&D stimulé par la compétition. Car derrière l’AC75, se cachent de nombreux autres projets, tels que le lancement d’un bassin d’essais connecté, la construction d’un “chase-boat” à hydrogène capable de naviguer à très haute vitesse, imposé par le Protocole de la Coupe, ou encore le développement d’un simulateur pour tester virtuellement le bateau. Autant de défis qui illustrent l’ampleur d’une campagne de Coupe de l’America.

Crédit Photo : © Orient Express Team

 

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