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L’hydrogène renouvelable, une option de plus en plus réaliste pour décarboner les bateaux de pêche5 min de lecture

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En charge de structurer et de déployer la filière de l’hydrogène renouvelable sur le territoire, BDI a réuni, le 13 décembre 2023, 67 acteurs de l’écosystème dans le cadre de la délégation bretonne de France Hydrogène. La Région Bretagne a profité de cette journée notamment dédiée aux enjeux de décarbonation des bateaux de pêche pour communiquer sur les prochaines étapes du calendrier qu’elle tient en matière de décarbonation maritime. Le public a eu le privilège de se voir présenter, pour la première fois, l’étude « Hydrogène : quel horizon pour la pêche bretonne ? ». Elle désigne l’hydrogène comme la meilleure option de décarbonation de l’activité pêche à l’avenir. 

 

L’hydrogène, « meilleure solution » d’avenir pour décarboner la pêche

L’hydrogène pourrait être la meilleure option de décarbonation de la pêche. C’est l’un des principaux enseignements de la synthèse de l’étude « Hydrogène : quel horizon pour la pêche bretonne ? » présentée pour la première fois au public, mercredi 13 décembre 2023 dans les locaux de l’Université Bretagne Sud (UBS). Une découverte faite à l’occasion d’une journée organisée par BDI, dans le cadre de la réunion de la délégation bretonne de France Hydrogène. Commandée par Skyborn, Vattenfall et BlueFloat Energy, cette étude a été réalisée par les équipes d’Hinicio et de Bureau Veritas Living Resources.

Après un état des lieux de l’activité pêche bretonne dressé par Elsa Gautheret, experte filière pêche au sein de Bureau Veritas Living Resources, Jill Galland, responsable Industrie et Innovations chez Skyborn a exposé les raisons qui font de l’hydrogène une option pertinente pour concilier pêche et enjeux de décarbonation. Autre enseignement important : la Bretagne peut devenir un leader dans le développement des navires hydrogène. Au-delà d’investir pour le déploiement, une filière locale serait aussi un levier d’accélération de la transition. L’obtention de ce statut passera cependant par des efforts à consentir en termes de financements, plus d’un milliard d’euros, afin de soutenir l’innovation, le déploiement de navires et d’infrastructures d’avitaillement.

 

 

Une ambition régionale réaffirmée pour décarboner le transport maritime

Dans une allocution spécialement filmée pour l’événement, Daniel Cueff, Vice-Président Région Bretagne en charge de la Mer et du Littoral, a rappelé l’ambition de la politique régionale en matière de décarbonation du transport maritime. « Nous avons la certitude, en Bretagne, que nous disposerons in fine de deux carburants qui seront 100% décarbonés. Le vent, dans un premier temps, et dans un second temps, l’hydrogène vert. Notre R&D en Bretagne fait que nous savons installer des voiles sur des petits navires, y compris des bateaux de pêche, jusqu’aux grands containers. Pour l’hydrogène, nous avons beaucoup d’espoirs car les ingénieurs avancent très vite. À la fois sur la motorisation et le retrofit. »

L’élu a cité les exemples des projets Estebam, pour des barges ostréicoles, et Pilothy pour un bateau de pêche des chantiers naval Piriou. « Que nous allons arriver à une ingénierie satisfaisante pour avoir une propulsion fonctionnant à l’hydrogène. » Enfin, il a rappelé le choix fait par la Région Bretagne d’opter pour une production d’hydrogène renouvelable permettant au territoire de se dispenser d’un hydrogène en provenance de l’étranger ou blanc. « Nous pouvons nous appuyer sur notre richesse en termes de vent et de houle pour produire de l’électricité afin de fabriquer de l’hydrogène vert. Nous avons la chance d’avoir des territoires proactifs, Lorient Agglomération, Brest ou Saint-Brieuc. Ils sont prêts à mettre en œuvre cette production à l’échelle locale pour l’utiliser à l’échelle locale. »

En lien avec cette intervention vidéo, Laëtitia Gaulier, Chargée de l’innovation et des projets structurant des filières pêche et aquaculture à la Région Bretagne, a annoncé les prochaines échéances en présentant notamment l’appel d’offres pour le refit d’un chalutier « H2 ready » et les outils financiers à l’étude pour 2024. 

 

Des travaux menés sur l’acceptation des projets et le stockage d’hydrogène

Lors de la plénière, Laurent Guillet, enseignant chercheur en psychologie sociale à l’UBS au Lab-STICC est intervenu sur l’implication des acteurs dans les mutations des pratiques et des usages dans des projets d’innovations. Il a présenté des recherches sur la maîtrise de consommation de l’électricité, sur des filets de pêches biodégradables en milieu marins qui ont intégré les facteurs humains. Ses recherches visent à comprendre les mécanismes d’engagement, comprendre les motivations, les déterminants de l’acceptation d’une innovation et les éléments qui peuvent mener à l’appropriation durable d’une innovation.

Il propose de mettre cette expérience au profit des travaux engagés sur l’Hydrogène, pour que l’hydrogène, les applications hydrogène, les solutions hydrogènes soient intégrées, comprises, adoptées, acceptées de manière pérenne par les acteurs impliqués dans la transition.

À côté des sciences humaines et de leurs travaux sur l’acceptabilité de cette nouvelle énergie ou innovations, les chercheurs de l’UBS travaillent également sur le stockage de cet hydrogène dans des réservoirs très haute pression en composites. La résistance des métaux à l’hydrogène a également été abordée. La journée s’est poursuivie par la visite du plateau ComposiTIC et de l’équipement d’essais de réservoirs H2. « Cette visite a mis en avant des connexions entre entreprises du territoire. Organiser ce type d’événements est indispensable pour valoriser les synergies territoriales nécessaires au développement d’écosystèmes hydrogène », relève Elodie Boileux, cheffe de mission hydrogène renouvelable chez BDI.