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EDIH Bretagne : focus sur le diagnostic de maturité digitale6 min de lecture

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Après le diagnostic en cybersécurité opéré par le Pôle d’Excellence Cyber (PEC), notre série de présentation de cette démarche se poursuit avec celle focalisée sur la maturité digitale. Mené par l’association 7 Technopoles Bretagne, cet état des lieux doit notamment permettre aux organisations privées ou établissements de santé d’obtenir des pistes pour poursuivre ou améliorer leur transformation digitale et ainsi être plus compétitive. Entretien avec Julie Pissot, Cheffe de projet EDIH Bretagne au sein d’AudéLor, membre de 7 Technopoles Bretagne.

 

Le diagnostic de maturité digitale, un état des lieux des actions déjà mises en place pour la transformation numérique

 

Pouvez-vous présenter 7 Technopoles Bretagne ?

Cette association a été fondée en 2014. Elle regroupe l’intégralité des technopoles de la Bretagne : Lorient Technopole (AudéLor), Technopole Brest Iroise, Technopole Anticipa (Lannion), Technopole Quimper-Cornouaille, Le Poool (Rennes), Technopole Innôzh (Saint-Brieuc) et VIPE Vannes. Les 7 Technopoles Bretagne (7TB) ont pour vocation de créer et d’accompagner les entreprises dans leur développement, en particulier des entreprises innovantes. Environ 800 projets innovants en création et en développement sont accompagnés, chaque année, par les équipes de 7 Technopoles Bretagne, dont 80 créations d’entreprises.

 

Quel rôle occupe l’association au sein de l’EDIH Bretagne ?

L’EDIH Bretagne est un guichet unique pour faciliter la transition digitale sur le territoire. Les 7 Technopoles Bretagne représentent la porte d’entrée des entreprises ou des acteurs publics au sein du dispositif. L’association reçoit les demandes des entreprises ou acteurs publics intéressés par les services de l’EDIH Bretagne. Nous sommes aussi le relais vers l’ensemble des acteurs intégrés à l’EDIH Bretagne. Par exemple, après avoir analysé leurs demandes, nous les orientons ensuite vers les trois diagnostics proposés (Intelligence artificielle, maturité digitale et cybersécurité). Aussi, nous réalisons le diagnostic de maturité digitale.

 

Quel est l’objectif de ce diagnostic de maturité digitale que vous effectuez ?

Ce diagnostic doit nous permettre d’avoir une vision à 360° de ce que l’organisation a mis en place en termes de transformation digitale. Le diagnostic englobe l’analyse et la culture de l’entreprise sur le digital, l’intégration du digital dans la communication et la relation commerciale, l’utilisation des données, l’automatisation des processus internes, les ressources humaines, etc. Nous mettons tous ces éléments en cohérence afin de déterminer le degré de maturité digital notamment via un outil mis au point par la Commission européenne appelé Digital Maturity Assessment ; celui-ci permet de se comparer aux autres pays de l’Union européenne. Pour nous, le diagnostic permet de pousser la discussion afin d’avoir un véritable état des lieux de ce qui a été fait ou non par l’entreprise.

 

“Offrir de la souplesse aux organisations en fonction de leurs besoins”

Quelle méthodologie est suivie pour aboutir à ce diagnostic ?

L’organisation va d’abord nous renseigner ses besoins via le pré-diagnostic disponible en ligne. Si nous considérons que le diagnostic de maturité digitale est approprié, nous allons proposer un entretien sur site. D’une durée de 2h30 à 3h, il est tout à fait informel, et son questionnaire est adapté aux cibles et aux objectifs poursuivis. Une fois l’analyse de l’entretien effectuée et le score attribué, nous proposons une feuille de route à l’organisation basée sur l’ensemble des services proposés par les partenaires de l’EDIH Bretagne, qui sont recensés dans un catalogue. Elle est constituée de 4 à 5 axes, afin que ce soit le plus facilement applicable et le plus impactant pour l’entreprise. L’objectif, à terme, est de répondre aux besoins de l’organisation. Si l’un d’entre eux n’est pas couvert, par le catalogue, nous trouvons une solution sur le territoire breton et ainsi impliquons une entreprise de la région. Par exemple, ce répertoire intègre un important volet sur la formation afin de sensibiliser le gérant d’une entreprise sur l’importance d’acculturer ses salariés sur les enjeux liés au numérique.

 

Les organisations sont-elles tenues de suivre cette feuille de route ?

Libre à elles de choisir ce dont elles ont envie, notamment en fonction de leur budget. Le dispositif court sur trois ans. Elles peuvent tout à fait décider de prioriser les actions qu’elles veulent mettre en place avant d’en choisir une autre l’année d’après. L’idée est d’offrir de la souplesse adaptée aux besoins de l’organisation.

 

Pourquoi cette notion de maturité digitale est importante dans le cadre de l’EDIH Bretagne ?

Les entreprises nous font généralement le retour de ce qu’elles ont déjà mis en place mais ne prennent pas nécessairement le temps de se poser pour prioriser leurs actions. Elles n’arrivent pas souvent à voir comment progresser. Deux entreprises qui ont réalisé le diagnostic sont issues du secteur numérique. Elles en ont été satisfaites car il leur a permis de se positionner et de savoir comment poursuivre dans leur projet de transformation numérique. Ensuite, au niveau européen, la Commission européenne a fixé des objectifs en termes de transformation numérique afin de pousser les organisations à savoir où elles en sont. Ce diagnostic permet de faire progresser collectivement la transformation digitale. L’idée est de faire gagner en performance et leur faire découvrir des innovations numériques qu’elles ne soupçonnent guère et qui peuvent compléter ce qu’elles ont déjà mis en place.

 

Le principe de maturité digitale est-il complémentaire des sujets liés à l’intelligence artificielle et à la cybersécurité ?

Si l’on parle des diagnostics réalisés autour de ces trois sujets, oui, ces sujets sont complémentaires. Une entreprise peut très bien considérer que l’intelligence artificielle, ce n’est pas fait pour elle. Une fois le diagnostic réalisé, la feuille de route peut tout de même incorporer une brique technologique liée à l’IA. Idem pour la cybersécurité, pour laquelle le volet formation est important afin d’approfondir ce qui est déjà proposé par les entreprises.

 

Comment est perçu le dispositif EDIH Bretagne au sein de 7 Technopoles Bretagne ?

La transformation digitale est incontournable pour toutes les entreprises, quelle que soit leur taille et quel que soit leur secteur, sur tout le territoire national. N’importe quelle entreprise doit prendre à bras-le-corps ce dossier. Ensuite, au niveau du territoire breton, ce dispositif a pu fédérer les acteurs publics et privés sur le domaine de la maturité digitale, la cyber et de l’IA. Cela permet aussi de faire travailler des acteurs qui ne travaillent pas forcément ensemble et d’identifier des acteurs privés dont les entreprises n’avaient pas forcément connaissance, qui sont presque dans la même ville et qui peuvent répondre aussi à leurs problématiques. Le diagnostic permet de challenger son projet de transformation numérique et d’actionner certains leviers pour ensuite, aller, pourquoi pas, vers l’intelligence artificielle et la cybersécurité.

 

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