Success story

LAMARK, l’entreprise rennaise qui cache des infos dans les pixels4 min de lecture

Coup de projecteur sur un tatoueur de données.

Alors que le Forum International de Cybersécurité (FIC) ouvre ses portes aujourd’hui, coup de projecteur sur une pépite rennaise, Lamark, présente sur le salon, qui pourrait bien rebattre les cartes en matière de confidentialité de documents, de droits d’auteurs et d’accès à l’information.

Marquage d’images et base de données géante

C’est en 2015 que Lamark a vu le jour. Issue de l’INRIA Rennes et incubée par Rennes Atalante, cette entreprise bretonne a bénéficié des compétences en traitement de l’image, en watermarking et en recherche visuelle de ses 4 cofondateurs. Au départ Mathieu Desoubeaux, Teddy Furon, Jonathan Delhumeau et Vivien Chappelier font un constat technique. Comment se fait-il que, sur le web, quand on diffuse une image, les informations liées soient supprimées ?

Quelques années plus tard, la société propose une solution unique de marquage. Elle fait entrer, de manière imperceptible, un identifiant directement dans les pixels de l’image. Un bénéfice pour leurs clients. Ils peuvent certifier leurs images et savoir si elles ont été réutilisées sur la toile, même si elles ont été compressées ou redimensionnées. L’entreprise parvient à analyser 40 millions d’images par jour. Les clients reçoivent des notifications lorsque leurs images sont apparues sur le web.

Cette technique brevetée peut aussi s’appliquer, en matière de cybersécurité, au traçage de fuites d’informations, dans des secteurs sensibles comme par exemple la banque ou les assurances. La seule condition : que les fichiers en question (contrats, plans, prototypes…) ne soient pas au format texte mais au format image. La solution proposée par Lamark permet ainsi de marquer des documents, dont plusieurs personnes auraient des copies, et de savoir, en cas de fuite, où cette dernière a eu lieu.

Lamark est présent sur le plateau Bretagne au FIC 2019.

Une première au FIC

À l’approche du FIC 2019, se rendre sur cet événement majeur de la filière est apparu, aux yeux de l’entreprise comme de Bretagne Développement Innovation, comme une nécessité.  À deux titres : séduire de nouveaux clients intéressés par une solution qui assure la confidentialité de documents. L’autre objecti est de rencontrer des prospects qui souhaiteraient savoir si certaines de leurs images se retrouvent dans la base de données collectée par Lamark.

Concernant le marquage, la société est consciente de proposer un service unique. « Il n’y a pas d’autre solution que la nôtre qui permette de reconnaître des images, même altérées fortement comme c’est le cas sur internet. Là-dessus, on est très différenciants », explique Mathieu Desoubeaux, l’un des cofondateurs.

Les clients ciblés par Lamark sont issus de la défense mais peuvent être aussi éditeurs de presse, agences photos ou particuliers… Quant au volet confidentialité des documents, ce sont des secteurs très variés qui pourraient être attirés par le marquage made in Lamark. Qu’il s’agisse de protéger un prototype d’automobile ou le dessin du dernier sac à main d’une maison parisienne, les débouchés sont nombreux à l’heure du tout numérique !

Vraie solution contre fake news

« Notre philosophie : quel que soit le contenu présent sur Internet, il faut que l’on puisse toujours remonter à sa source », explique Mathieu Desoubeaux.

Internet et l’information en général ont pris une place si grande dans le quotidien qu’ils ont vu émerger avec eux les fake news et autres manipulations, Lamark propose avec pertinence de sourcer des images, notamment avec sa plateforme Imatag et un outil gratuit de recherche par image.

Grâce à cet outil, financé en partie à ses débuts par le Ministère de la Culture et qui fonctionne avec une base de 200 millions d’images et leurs métadonnées (le milliard est escompté d’ici fin 2019), l’utilisateur peut par exemple vérifier si telle image appartient bien à tel contexte, et n’est pas utilisée à des fins de manipulation. Une sorte de fact-checking citoyen dont Lamark pourrait bien devenir la référence !

 

Voir le site de Lamark