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[Retour sur] Visio-café #4 – Voile de compétition : comment recruter dans un environnement en pleine effervescence ?5 min de lecture

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Visio-Café #4 :« Voile de compétition : comment recruter dans un environnement en pleine effervescence ? »

C’est en direct de Paris que s’est tenu le 4e visio-café de la saison 2021, organisé par Bretagne Développement Innovation et dédié pour la première fois à la question du recrutement. Autour de la table sur le stand de la région Bretagne, Carole Bourlon, représentant Eurolarge Innovation, Amira Avril, consultante pour l’Apec Bretagne, Luc Talbourdet, PDG d’Avel Robotics, et Vincent Marsaudon, dirigeant de Lorima et SMM technologies, ont échangé autour des enjeux auxquels sont confrontés des entreprises dans un contexte économique en pleine effervescence.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : « Le Bretagne est une des régions où la croissance du PIB pourrait dépasser les 6,75% mesurés en moyenne au niveau national. Cette situation est marquée par 858 créations d’emploi dans le maritime en 2020, dont 41% sont directement tractés par le nautisme », indique Carole Bourlon. Autre fait marquant : la vague générée par le fort impact médiatique du dernier Vendée Globe, sur laquelle surfe la voile de compétition.

Un engouement qui explique les 13 projets de construction de nouveaux monocoques Imoca déjà sur les rails pour 2024, contre 8 bateaux neufs au départ en 2020. Idem pour le circuit des Class40, à la belle vitalité, illustrée par plus de 20 de bateaux neufs attendus au départ de la Route du Rhum 2022, construits pour une grande part sur le territoire de la Bretagne Sailing Valley ® en Bretagne Sud.

Les problématiques des entreprises : les cas d’Avel Robotics et de Lorima

À la tête d’Avel Robotics, start-up spécialisée dans la fabrication de foils et de pièces composites à partir d’un robot de drapage utilisé dans l’aviation, Luc Talbourdet explique avoir besoin de s’entourer de compétences nouvelles faisant appel à des profils issus de l’aéronautique. S’il peut s’appuyer sur un positionnement à la pointe d’un secteur, qui apporte « la satisfaction de travailler autour d’un triptyque qualité-coûts-délais très valorisant », il doit composer aussi avec la difficulté liée à la mise en œuvre d’un nouvel outil qui mérite d’être explicité aux candidats. Et ce alors que les projets d’application de cette technologie ne manquent pas, à l’image de celui porté par consortium formé autour des Chantiers de l’Atlantique pour la construction d’un ensemble mât/voiles pour des paquebots à voile.

Un nouveau challenge pour répondre au défi de la décarbonation du transport maritime, sur lequel Avel Robotics travaille notamment avec Lorima, qui connaît également un fort développement, lié à la reprise de la société SMM Technologies spécialisée dans le fraisage de moules de grandes dimensions. Le boom post-Vendée Globe ajouté à cette diversification font que Lorima « recrute du monde par dizaines et doit investir pour la première fois dans une mission RH pour intégrer les compétences nécessaires accompagnant cette forte croissance », indique Vincent Marsaudon.

Les solutions : augmentation, formation, promotion et marque employeur

Dans ce contexte, au-delà de l’inévitable question de la rémunération avec des augmentations de 3 à 7% en juillet dernier contre 0,5-2% sur les années précédentes, la formation en interne occupe une place majeure chez Lorima. « En septembre, on a rentré pour la première fois sept alternants pour la partie drapage, avec l’espoir de les garder chez nous », complète Vincent Marsaudon. Au-delà, la cohésion des équipes revêt aussi une importance nouvelle pour cette PME qui recrute actuellement un responsable de production à même de former les chefs d’ateliers aux fonctions d’encadrement. Dans le même sens, Luc Talbourdet, pour qui « le meilleur recrutement est celui qu’on ne fait pas », mise sur la promotion interne et la capacité d’Avel Robotics à offrir des évolutions de carrière à travers l’intégration de jeunes, qui en gagnant en expérience, peuvent à leur tour former de nouveaux arrivants.

Derrière ces enjeux, se dessine la notion de marque employeur qui encourage les PME de la voile de compétition et du nautisme de pointe à mettre en avant leurs atouts. Et ce d’autant plus que la crise sanitaire a fait émerger de nouvelles attentes de la part des cadres qui connaissent le plein emploi. Avec un taux de chômage, qui tombe à 3,7% pour ce type de postes à forte valeur ajoutée, des critères de mobilité géographique, de flexibilité, de télétravail, et d’engagements RSE, entrent inévitablement dans la balance.

« Autant de notions à mettre en valeur dans les offres d’emploi sur de multiples canaux pour susciter l’intérêt des candidats face aux grands groupes et aux autres secteurs tournés vers l’ingénierie et la R&D », souligne Amira Avril. « En tant que start-up, on a beaucoup communiqué sur cet aspect au moment des levées de fonds. Cela nous sert beaucoup aujourd’hui, c’est une conséquence positive », convient Luc Talbourdet, alors que la communication commerciale développe par ricochet des arguments forts en matière de recrutement. Un domaine qui compte aujourd’hui à juste titre parmi les nouvelles thématiques accompagnées par Bretagne Développement Innovation.

 

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