Les représentants des régions fondatrices de France Offshore Renewables
Interview

France Offshore Renewables : Bretagne Ocean Power, membre fondateur d’une alliance interclusters valorisant les compétences françaises en matière d’énergies marines4 min de lecture

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Réunir six clusters régionaux dédiés aux énergies marines renouvelables sous un même pavillon ? C’est tout l’objet de France Offshore Renewables, fondé par les clusters français des EMR, dont Bretagne Ocean Power, la dynamique impulsée par la Région Bretagne, dont BDI assure la coordination et la promotion. L’annonce de cette alliance interrégionale a eu lieu lors du salon WindEurope, à Copenhague, qui s’est déroulé du 25 au 27 avril. Philippe Thieffry, chef de mission Bretagne Ocean Power chez BDI, précise les contours de cette union.

 

Qu’est-ce que France Offshore Renewables ?

France Offshore Renewables réunit les clusters des six régions françaises ayant des projets liés aux énergies marines renouvelables : la Bretagne (Bretagne Ocean Power), les Pays de la Loire (Neopolia), la Normandie (Normandie Maritime), la Nouvelle-Aquitaine (Aquitaine Blue Energies), l’Occitanie (Wind’Occ) et la Région Sud (Sudeole). L’alliance rassemble ainsi plus de 500 entreprises sous une même bannière. Elle existe officieusement depuis septembre 2021. Désormais, elle porte un nom et est organisée à travers un comité de pilotage qui se réunit régulièrement. L’alliance facilite les relations avec les clusters étrangers. Auparavant, nous échangions chacun de notre côté avec eux. À présent, cela forme une organisation unique. Quand nous organisons des événements conjoints avec des clusters internationaux, nous le faisons ensemble.

 

france offshore renewables carte partenaire

 

France Offshore Renewables, une alliance pour donner du poids aux clusters français 

Quels sont les objectifs de France Offshore Renewables ?

Avec les autres clusters, nous considérons qu’un travail doit être effectué pour faire connaître les compétences françaises dans le domaine de l’éolien offshore, avant de faire connaître les compétences régionales. L’objectif est ainsi d’avoir une organisation commune. Concrètement, sur un salon aussi important que WindEurope, Bretagne Ocean Power n’aurait pas exposé seule. Faire valoir les PME bretonnes sur un stand individuel, au milieu de 500 exposants, n’est pas aussi efficace et compréhensible pour les acteurs internationaux que d’y exposer collectivement avec une entrée “France”.

Le fait d’être réuni donne du poids aux différents clusters des énergies marines. Nous avons donc renforcé l’alliance des clusters français. La prochaine étape sera de consolider aussi les travaux avec les clusters européens.

Aujourd’hui, il n’y a pas encore assez d’emplois en France dans les EMR et pas assez d’entreprises françaises qui vont sur des projets éoliens offshore. Nous avons donc besoin de nous allier pour défendre les compétences françaises. Très rapidement, demain, nous devrons nous serrer les coudes au niveau européen car nous voyons arriver la concurrence asiatique. Nous aurons donc besoin de collaborer.

Quelles actions met en place l’alliance France Offshore Renewables ?

Nous avions déjà mené, en commun, un certain nombre d’actions, notamment la publication de la Charte d’Engagement pour une filière industrielle locale 1. Nous menons d’autres actions, comme des propositions auprès de l’État pour faire évoluer le processus d’attribution des projets éoliens en mer. Nous continuons aussi notre action commune auprès des donneurs d’ordre et nous menons des actions de fond pour résoudre certains sujets sur la législation et les freins légaux et financiers que peuvent rencontrer nos entreprises. Nous partageons, pour cela, nos retours d’expérience sur nos champs éoliens offshore respectifs.

 

Un point d’entrée unique pour consulter les compétences françaises 

Que va apporter cette collaboration aux entreprises, notamment bretonnes ?

France Offshore Renewables clarifie l’accès à la supply chain française et représente un point d’entrée unique pour consulter les compétences nationales. Nous avons mis en place un site web qui permet d’aller consulter directement les annuaires recensant les entreprises des régions membres de l’alliance. Les entreprises bretonnes peuvent ainsi être identifiées plus facilement.

Et du point de vue des donneurs d’ordre ?

Une telle alliance les rassure beaucoup. Elle montre que les instances régionales ne sont pas dans une logique concurrentielle. In fine, les donneurs d’ordre échangeront région par région, mais ils ont, dans un premier temps, un interlocuteur unique qui leur dresse le panorama des compétences. Ensuite, les donneurs d’ordre peuvent identifier leurs partenaires potentiels. 

Comment les entreprises bretonnes se situent par rapport aux entreprises françaises et aux donneurs d’ordre internationaux ? 

De manière générale, la Bretagne a toujours eu cette particularité que plus de 90% des entreprises positionnées dans les EMR sont des TPE/PME, souvent mal outillées ou organisées pour aller à l’export. Une minorité d’entreprises bretonnes vont à l’international. En revanche, les compétences dont dispose la Bretagne sont reconnues partout dans le monde, notamment les entreprises spécialisées dans les études de l’environnement marin (modélisation, mesure des fonds, outillages pour les inspections sous-marines, etc.) Il s’agit donc à présent d’aider les entreprises bretonnes à adresser l’international plus facilement. Les services de BDI et de Bretagne Commerce International, parties prenantes de Bretagne Ocean Power, s’y emploient. Les entreprises bretonnes peuvent nous contacter. Et France Offshore Renewables va également permettre d’accélérer cette ouverture vers l’international. 

 

1 : document proposé à la signature à l’ensemble des donneurs d’ordre en France afin de maximiser le recours à des entreprises françaises.