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Observatoire du numérique en Bretagne

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Plus d’informations sur le référentiel du numérique utilisé.

Sémantiquement , le numérique est d’abord un format de représentation de l’information qui s’oppose à la représentation analogique mal adaptée aux besoins d’acheminement, de stockage ou de traitement complexe de l’information.  Ce format apparait dès la numérisation d’un signal et disparait une fois que l’information ainsi numérisée est effacée ou écrasée. Entre ces deux points, l’information peut être stockée, acheminée, traitée et valorisée, voire recyclée ou du moins réutilisée.

Ceci nous amène à centrer notre méthodologie de référencement sur le cycle de vie de la donnée numérique. Les phases de communication et de stockage tout comme celles du traitement et de valorisation interviennent aujourd’hui plusieurs fois dans le cycle de vie. De fait, la dimension séquentielle de ces activités disparait au profit d’une présence orbitale permanente autour de la donnée

 

Cycle de vie de la donnée numérique
Une définition du digital fondée sur le cycle de vie de la donnée numérique

 

Les processus étant identifiés, nous nous intéressons à qualifier la notion de production de technologies. A cet effet, nous nous alignons sur la définition de l’OCDE reprise par Eurostat illustrée Figure 1 qui distingue les activités manufacturières de celles des services, tout en globalisant les conditions d’éligibilité d’un acteur.

Notre méthodologie de référencement s’instancie au croisement du cycle de vie de la donnée avec les activités manufacturière et de services identifiées. Est ainsi éligible à notre observatoire des entreprises productrices de TIC

qui est acteur du numérique selon notre référentiel

processus d’éligibilité au référentiel numérique de BDI

Ces acteurs peuvent être des pure players spécialistes d’un segment (ex : capteur digital, ou concepteur de câble), ou couvrant l’ensemble du cycle. Ils peuvent par ailleurs être intégrateurs disposant de compétences d’assemblage des briques précédentes. Ils peuvent disposer de savoir-faire multiples (informatique, électronique-photonique, télécom) pour concevoir des outils matériels ou logiciels complets.

Notons que cette définition n’implique pas l’appartenance obligatoire de l’acteur à une nomenclature d’activités. Ainsi :

  • Un acteur qui ne dispose pas d’un code NAF/NACE valide selon les référentiels classiques peut être éligible à l’observatoire.
  • Un acteur qui dispose d’un code NAF/NACE valide selon les référentiels classiques n’est pas automatiquement intégré à cet observatoire. Cette disposition permet d’établir une présomption d’appartenance qui sera validée après une appréciation au cas par cas, selon ses produits, services et activités en informatique, télécom, électronique ou photonique.

 

Cas particuliers & acteurs non pris en compte

Le cas des plateformes de services numériques

Symbole actuel – voire synonyme – de l’économie numérique, l’inclusion ou l’exclusion des plateformes de services dans un observatoire du numérique doit s’envisager avec précaution tant ce choix peut modifier profondément le portrait d’un territoire sur le sujet. Pour définir le traitement qui leur est réservé, nous proposons de synthétiser les définitions de (Conseil National du Numérique, 2015), (Srnicek, 2018) et (W. Van Alstyne, et al., 2016) :

Une plate-forme est un service occupant une fonction d’intermédiaire dans l’accès aux informations, contenus, services ou biens édités ou fournis par des tiers. Au-delà de sa seule interface technique, elle organise et hiérarchise les contenus en vue de leur présentation et la mise en relation des utilisateurs finaux. A cette caractéristique commune s’ajoute parfois une dimension écosystémique caractérisée par des relations entre services convergents. Le modèle économique d’une plateforme est lié à la rémunération de cette intermédiation et la production de nouvelles données, voire à l’intégration des activités des tiers qu’elle sert.

Les plateformes sont donc dans un premier temps des utilisateurs de données numériques. Sur ce seul critère, elles n’entrent donc pas dans le champ d’observation. Toutefois, devant fournir des outils d’intermédiation et de valorisation spécifiquement dédié au marché qu’elle couvre (exemple : réservation de biens de vacances, livraison rapide, taxi privé), la plateforme doit le plus souvent concevoir des outils ou assembler des briques logicielles et matérielles ad hoc, en particulier dans le domaine de la collecte de données, data analyse et du marketing digital. Elle devient de facto un producteur de technologies numériques.

Commerce et distribution des TIC

Centrant volontairement notre observatoire sur les producteurs de technologies numériques, nous sommes conscients qu’un certain nombre d’acteurs sont exclus du périmètre d’observation. Ainsi, et sauf à entrer dans la définition ci-dessus :

  • les utilisateurs d’outils numériques, producteurs de contenus ou de données numériques ne sont pas intégrés dans cet observatoire.
  • Les commerçants d’équipements informatiques, électroniques ou télécom ne sont également pas pris en compte dans le périmètre.

Sauf exception, ces acteurs ne créent pas de briques technologiques ou d’outils digitaux. Soulignons que ces exclusions constituent une différence notable avec les recensements via les référentiels classiques.

A l’heure de l’hybridation des activités autour de la donnée numérique, ces choix peuvent sembler anachroniques. Nous les assumons toutefois en constatant qu’un observatoire de la production de technologies numériques qui traduirait en périmètre, méthodes d’analyse et métriques, l’adage actuel qui veut que « le digital soit partout » ne serait plus un observatoire des producteurs de TIC mais un observatoire de l’économie globale tant la digitalisation se généralise. Ce n’est ni notre champ de compétences, ni notre objectif.

Le traitement de ces cas particuliers et exclusion a priori n’enlève rien au fait que toutes ces entreprises sont bien des acteurs de l’économie numérique. La précaution prise d’une analyse individuelle et l’absence d’un critère unique d’appartenance au périmètre d’observation permet de limiter les exclusions ou inclusions abusives ainsi que les oublis potentiels.

Introduction d’un a priori de connaissances : contexte régional

Notre méthodologie est une approche hybride qui vise en particulier à capter le mouvement de diffusion du numérique dans d’autres secteurs et la capacité de certains acteurs à compléter leurs compétences premières par la production de technologies digitales.

En tenant compte des restrictions de périmètre évoquées ci-dessus et afin d’adresser notre objectif au mieux vis-à-vis des enjeux et contextes régionaux, nous priorisons notre veille sectorielle par l’introduction d’un a priori de connaissances fondé sur des spécificités économiques, historiques, géographiques et culturelles du territoire dont nous citons ci-dessous quelques exemples :

  • Economie: Prévalence et puissance de certaines filières dont l’agriculture et l’agroalimentaire[i] ainsi que celle de la sous-traitance métallurgique[ii]
  • Géographie:
    • Existence d’un contexte maritime particulier : 2200 km de côtes, le tiers de la façade maritime nationale, 74500 emplois associés (18% des emplois français)
    • Région la plus péninsulaire de France métropolitaine avec des distances importantes entre les principaux pôles urbains. Croisé avec le dynamisme de la filière Agricole et agroalimentaire, la Bretagne dispose d’un important secteur fret/logistique (6eme place du parc des établissements supérieur à 10 salariés avec plus de 800 unités (INSEE-STOCK, 2018)). Cette péninsularité appelle aussi une forte dynamique autour du développement d’outils numérique de télé-présence et la télé-activité (administration, santé, éducation/formation en particulier,).
  • Politique : Héritage de politiques volontaristes ayant vu dès 1959 l’implantation d’infrastructures et d’équipements dédiés au codage et à la transmission de signaux satellite dont TV (Dhombres, et al., 1999) et qui ont façonné le paysage technologique régional : Activités de communication au sens large, activités de sécurisation des transactions d’informations (cybersécurité) en complément du développement de la photonique, s’appuyant initialement sur l’expertise autour de la « fibre » optique. Cette dimension est renforcée par le fait que le territoire abrite des éléments clés de la Défense Nationale (dont marine et Cyberdéfense) avec leurs écosystèmes de grands groupes et PME
  • Culture & Tourisme : Importance du patrimoine culturel matériel et immatériel qui alimente une dynamique de développement d’outils numériques centrés sur la culture et l’évènementiel :
    • 2eme région française en termes de fréquentation touristique (12% des séjours estivaux des Français en 2019) (INSEE & CRT, 2019).
    • Les activités d’hébergement et restauration occupe la 4eme place régionale du parc des établissements supérieur à 10 salariés (INSEE-STOCK, 2018)
    • 1ere région en termes de fréquentation et de nombre de festivals(Tous les festivals, 2019)
  • Recherche: 5eme région en termes d’effort de recherche (INSEE-FR, 2015) créant une prévalence dans les natures d’activités de type R&D des entreprises tout secteur confondu et une spécialisation digitale des acteurs de l’ingénierie & des études techniques, les analyses, essais et inspections techniques, les activités de R&D externalisées (sciences physiques et biotechnologies en particulier)

Sans caractère exclusif, ces éléments nous amènent à être attentifs à ces secteurs qui représentant par ailleurs des marchés majeurs pour les producteurs de TIC en région

Limites de notre méthode et exhaustivité du référencement  effectué

Les limites de notre méthodologie sont consubstantielles de sa définition

  • Nous ne définissons pas un « référentiel» par nomenclature d’activités pour cerner le périmètre d’observation mais un processus pour en identifier les acteurs ;
  • Notre approche intègre une analyse individuelle de l’éligibilité des acteurs qui a sa part de subjectivité;
  • Elle complexifie un suivi dans le temps à iso périmètre d’activités car celui-ci ne cesse d’évoluer en fonction de l’appropriation du numérique par les entreprises utilisatrices et de leurs capacités à devenir autonomes dans le développement de leur produits ou services TIC.

Réactivité et exhaustivité du référencement

L’annuaire et la cartographie proposés n’ont pas la prétention d’être un reflet en temps-réel de tout l’ecosystème digital breton.

  • A raison de près de 1200 créations d’établissements IT par an dans le numérique en Bretagne (uniquement sur la base stricte du référentiel OCDE/Eurostat/INSEEE), il faudrait des ressources conséquentes pour capter et suivre cette dynamique. Nous ne les avons pas
  • 60% des micro-entreprises et Start-Up IT créées ont une durée de vie inférieure à 3 ans et ne dépassent pas la phase d’amorçage qui leur permettraient de vivre de leur production et commercialisation de produits ou de services IT. Rendre compte de ce mouvement brownien avant même qu’il puisse générer de la richesse sur le territoire n’est pas identifié comme prioritaire.

De fait, pour des raisons logistiques aussi bien que d’efficacité, ce référencement est partiel.

Bonne découverte et utilisation de l’ecosystème des producteurs du numérique en Bretagne . N’hésitez pas à nous faire part de vos remarques sur celui-ci.


[i] Préfecture de Région Bretagne – Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la forêt – Rapport 2018 : « La Bretagne représente 22 % de la valeur des productions animales françaises en 2016 et occupe ainsi le premier rang des régions […] Elle prend la place de leader français en matière de production pour les porcs (56 % de la production française), les veaux (21 %), les poulets de chair (33 %), les œufs de consommation (42 %), le lait (22 %). En aval de la production, la Bretagne est la première région d’abattage avec 40 % des tonnages nationaux. Elle emploie le quart des salariés français de ce secteur […] L’industrie agroalimentaire bretonne est la première de France concernant l’emploi et le chiffre d’affaires ». – http://draaf.bretagne.agriculture.gouv.fr/Agreste-Bretagne-Synthese-La#:~:text=Elle%20prend%20la%20place%20de,avec%2040%20%25%20des%20tonnages%20nationaux.

[ii] 4.66% du parc d’établissement national et 4% des effectifs salariés (UIMM, 2020)