Interview

La société Quiet-Oceans, spécialiste de l’étude des bruits sous-marins 4 min de lecture

Cette société basée à Plouzané exposera à ICOE/Seanergy.

Basée à Plouzané (29), la société Quiet-Oceans exposera à ICOE / Seanergy sous le pavillon Bretagne. Cette jeune société s’est développée depuis huit ans sur un marché de niche mais porteur. Il s’agit de l’étude de l’impact du bruit fait par l’homme sur les écosystèmes marins. Navigation, constructions en mer (pose d’éolienne, travaux portuaires etc). Le sujet aussi méconnu que passionnant est de plus en plus à l’agenda des gouvernements et des multinationales. La règlementation européenne les contraint à mesurer leur impact sur les animaux marins et à trouver des solutions afin d’y remédier. La société Quiet-Oceans exposera au salon international, dédié aux énergies marines renouvelables Seanergy, sous l’égide du pavillon Bretagne. La société y présentera deux nouvelles offres commerciales. Interview de Carl Bois, le directeur commercial. 

Quand et comment a été créé Quiet-Oceans ?

La société, qui compte aujourd’hui 10 personnes, est née en même temps que la règlementation sur l’impact du bruit fait par les hommes dans l’eau, en 2010. Suite à un exercice de l’OTAN en 1996 en mer Egée, un échouage massif de cétacés s’était produit. L’OTAN a beaucoup investi pour en comprendre les raisons. Les signaux acoustiques émis lors de cet exercice ressemblaient à ceux des orques. Les cétacés ont donc cru que leurs prédateurs arrivaient, se sont affolés et se sont échoués. L’Europe a été pionnière en la matière : les Etats membres doivent désormais mettre en place des règlementations pour protéger la biodiversité des fonds marins. Les activités sous-marines sont donc de plus en plus encadrées. Notre marché a été créé par ces nouvelles dispositions.

Qui sont vos clients ?

Nous avons deux types de clients : des institutionnels (gouvernements, ONG, agences gouvernementales) et des industriels.

Nous accompagnons les premiers sur des activités de conseil liées notamment aux règlementations, ainsi que de connaissance et de contrôle.

Pour les seconds, les industriels en mer, nous répondons à deux types de demandes. La première est d’obtenir des autorisations. Un exemple concret : pour réaliser les travaux du polder de Brest, il faut une autorisation préfectorale. Pour l’obtenir, une étude d’impact doit identifier les impacts sur l’environnement et les solutions pour y remédier….

Quel est l’autre besoin de ces industriels en mer ?

En phase opérationnelle, ils doivent respecter les termes de l’autorisation. Nous mettons donc en place des systèmes de contrôle en temps réel qui permettent de s’assurer que les niveaux de bruit autorisés sont bien respectés. Nous leur apportons également des solutions pour pouvoir éviter tout dommage sur les animaux.

Les salons comme Seanergy permettent aux entreprises de faire de la veille mais pas uniquement….

Exactement, nous allons profiter de ce salon international pour présenter deux offres matures qui répondent aux besoins que j’ai mentionnés plus haut.

La première se nomme Quonops Online Services (QOS). Il s’agit d’un service de cartographie du bruit sous-marin  développé en interne et utilisé pour les études d’impact qui nous sont confiées. A la demande d’agences gouvernementales étrangères, nous l’ouvrons maintenant à nos partenaires.

C’est une plateforme unique de simulation des bruits sous-marins. Relié à des bases de données, il permet de connaître les conditions de propagation des ondes acoustiques, la production du bruit naturel (météo) et du bruit anthropique (navigation maritime). Et ce, n’importe où et à tout moment. Nous avons créé un accès web avec une interface simple pour que les acteurs puissent se connecter de chez eux et l’utiliser directement.

Quelle est la seconde offre que vous allez proposer à Seanergy ?

La bouée Smart-PAM

Le deuxième produit répond à l’autre besoin des industriels : contrôler  le niveau de bruit sous-marin et s’assurer de ne pas causer de dommage aux espèces animales marines. Pour les acteurs intervenant dans le domaine des Energies Marines Renouvelables, nous utilisons notre bouée intelligente et communicante en temps réel (appelée Smart-PAM), pour monitorer la zone de risque biologique avant le démarrage des travaux. Si aucun mammifère marin ne s’y trouve, le feu vert est donné à l’industriel qui va pouvoir commencer ses opérations. Cet outil a été développé, au départ, pour l’Agence française de biodiversité. Nous l’utilisons pour Bouygues Travaux Publics sur un grand chantier à Monaco. Depuis 1 an, nous contrôlons les zones de risque sur place depuis Plouzané, le tout sous le contrôle du gouvernement monégasque. Forts de cette expertise et de cette pratique en continu, nous allons la présenter officiellement lors de Seanergy.

 

 

 

 

La société Quiet Oceans fait partie des 11 entreprises exposant ensemble sous le pavillon commun Bretagne à ICOE / Seanergy, du 1é au 14 juin à Cherbourg. « Exposer sur le pavillon commun Bretagne nous permet de bénéficier non seulement d’une aide logistique efficace, mais également d’un soutien fort pour notre communication et l’approche de grands comptes. Cerise sur le gâteau : l’effet réseau avec les autres co-exposants », explique Carl Bois.