Interview

Projet SET-UP : « il nous faut des solutions et des fonds communs »4 min de lecture

L'échange de bonnes pratiques est au coeur de SET-UP.

Dans le cadre des projets SET-UP et Smile, Bretagne Développement Innovation et la Région Bretagne ont invité des partenaires européens, les 23 et 24 mai derniers à Brest et Ouessant. La Bretagne a pu y présenter ses ambitions et ses réalisations en matière de développement de projets favorisant la transition énergétique, et notamment dans le domaine des smart-grids (réseaux énergétiques intelligents).

Des partenaires institutionnels et des élus, parties prenantes du projet européen SET-UP, sont venues d’Espagne, du Portugal et de la Hongrie pour mieux comprendre la mise en œuvre de ces projets et de ces bonnes pratiques sur notre territoire. L’objectif pour l’ensemble de ces territoires étant de bâtir une feuille de route commune en matière de smart-grids et de l’intégrer dans les politiques régionales respectives.

A partir d’exemples concrets et de visites à Brest et à Ouessant, la Bretagne a pu présenter son ambition, ses savoir-faire et la réalité de ce que signifie la transition énergétique à l’échelle locale. Parmi les projets présentés, nous retrouvons SMILE, ICE et les projets sur l’île d’Ouessant, SOLENN (focalisé sur l’implication des consommateurs dans la transition énergétique), l’écoquartier des Capucins à Brest (réalisé dans le cadre de la Boucle Energétique Locale) et le futur projet d’autoconsommation d’Oceanopolis. Interview de l’un des membres de la délégation : Rafael Sanchez Duran, directeur des relations institutionnelles en Andalousie pour ENDESA. 

Pourquoi participez-vous à des délégations comme celle de SET UP ?

C’est très intéressant de confronter les points de vue entre différents acteurs. En Espagne, et particulièrement en Andalousie, nous avons également ce type de projets. Chaque pays est confronté à ces problématiques : installer des smart grids, restaurer des bâtiments etc… Je représente un fournisseur d’énergie [ndrl : Endesa est un fournisseur d’énergie en électricité et gaz naturel en Espagne et au Portugal] qui vend de l’électricité et gère le réseau, les actifs, les centrales électriques et les énergies renouvelables. Nous accompagnons aussi les collectivités territoriales du gouvernement du sud de l’Espagne. On mutualisons nos forces afin de réussir ensemble ce processus de la transition énergétique. C’est un énorme défi auquel font face les citoyens et les villes. Grâce à la technologie, c’est le citoyen et consommateur finale qui est partie prenante dans ce processus de décarbonisation de la ville et de réduction des émissions de CO2. La mobilité est l’autre grand enjeu de ce processus. L’électricité est le meilleur moyen d’intégrer les énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie du consommateur et peut également être utilisé dans les secteurs du bâtiment, des transports, des secteurs énergivores dans chaque pays et dans chaque ville.

Quels sont les projets qui ont retenu votre attention ?

Pour ce qui nous concerne, le téléphérique de Brest qui permet de franchir les barrières naturelles de la ville [ndlr : il permet de rejoindre préciser les noms des rives] nous a vraiment impressionné ! C’est très intéressant la façon dont il utilise l’énergie de la gravité et du mouvement, ce qui permet de n’utiliser que 35 % de l’énergie nécessaire à transporter les gens d’une rive à l’autre. Nous pourrions adopter ce type de solutions pour répondre aux problématiques de nos villes.

L’autre sujet qui nous a interpellé, c’est le réseau smart grids et la plateforme mise en place par Schneider Electric au niveau des Ateliers des Capucins. La capacité à intégrer des panneaux photovoltaïques sur le toit d’un bâtiment si beau sans le dénaturer montre que c’est possible et que ce n’est pas le futur mais le présent. Nous pourrions envisager les mêmes solutions pour nos bâtiments de ce type.

Comment faire pour concrétiser les solutions innovantes que vous avez pu découvrir lors de Staff Exchange en Bretagne ?

C’est la première fois que je viens en Bretagne. J’accompagne l’agence de l’énergie du gouvernement de l’Andalousie qui est partenaire du projet SET-UP. Il consiste à échanger des bonnes pratiques entre régions européennes pour améliorer les politiques publiques de soutien aux smart grids. A l’avenir, il nous faut des solutions et des fonds communs pour répondre à des problèmes que nous partageons tous, à l’échelle européenne. C’est la seule manière de pouvoir mettre en place des solutions qui fonctionnent dans les autres régions.