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Frédéric Rode, directeur général de BDI, interviewé dans la lettre de l’ACN4 min de lecture

En janvier dernier, une convention de partenariat a été signée entre la Région Bretagne, à travers son agence de développement économique Bretagne Développement Innovation et l’Association pour la Confiance Numérique (ACN), une instance représentative de la filière. Cet accord fait de la Bretagne la première région pilote du déploiement de l’ACN en région et vise à échanger des informations, à mener des travaux communs et à représenter les entreprises bretonnes de la cybersécurité au sein de l’ACN, groupement professionnel qui représente la filière « Confiance numérique, identité numérique et cybersécurité » en France.

La Bretagne est une région avec un écosystème dense d’entreprises dans le domaine de la confiance numérique (identité numérique, cybersécurité). Pouvez-vous nous présenter ce tissu régional ?

La Bretagne dispose d’un écosystème de cybersécurité dense, cohérent, historique sur les enjeux Défense, et en fort développement. La Bretagne se positionne sur 3 enjeux complémentaires : la formation, la recherche et le développement économique de la filière. Ces trois composantes contribuent à la compétitivité des acteurs de cybersécurité en accompagnant leur évolution tant sur le plan des innovations, de l’enjeu de la formation, et d’accès aux marchés applicatifs de la cybersécurité.

La composante humaine est un point clé : plus de 2800 étudiants par an bénéficient d’un cursus en cybersécurité. Plus de 80 formations sont proposées en Bretagne dans l’ensemble des écoles et universités, allant de bac + 2 à bac +5, avec des modalités de formation initiale, continue ou en alternance. Plus d’une vingtaine d’équipes de recherches travaillent sur des technologies de cryptographie, de détection d’intrusions et de contremesures vis-à-vis des logiciels malveillants. La Bretagne a également une expertise en protection des systèmes électroniques embarqués et coopération logiciel / matériel.

150 entreprises de cybersécurité sont recensées en Bretagne dont plus d’une cinquantaine pure-player. Au-delà de la présence des grands groupes tels que Orange Cyberdéfense, Atos ou Sopra Steria, le territoire accueille de nombreuses PME emblématiques de la filière, spécialisées en cybersécurité, identité numérique et confiance numérique.
Cet écosystème coordonné permet à la Bretagne d’être particulièrement légitime quand il s’agit de cybersécurité. 

Comment la Région et BDI participent-t-elles à l’animation et au développement de cet écosystème ?

La transition numérique est pour la région Bretagne une priorité, et le conseil régional soutient fortement l’ensemble de l’écosystème numérique de la recherche et de l’innovation. Bretagne Développement Innovation, agence régionale de développement économique et d’innovation en entreprises, a pour mission de renforcer l’attractivité du territoire, d’anticiper et d’accélérer les transitions de l’économie régionale, avec et pour les entreprises. C’est à ce titre que BDI facilite la diffusion de technologies électronique et numérique dans les entreprises au croisement de secteurs d’activités comme l’agriculture et l’agroalimentaire ; c’est la notion « d’industrie du futur ».
Au cœur de toutes ces technologies la notion de confiance est primordiale ; cela passe par la cyber sécurité bien entendu, qui est un pôle fort en Bretagne, mais aussi par une dynamique plus globale à l’échelle nationale ; c’est à ce titre que l’accord signé entre la région Bretagne, à travers BDI, et l’ACN revêt un caractère stratégique.

Qu’attendez-vous du partenariat avec l’Alliance pour la Confiance Numérique ? Quelles synergies pouvons-nous déployer à l’avenir entre votre écosystème et notre instance de représentation institutionnelle nationale du secteur ?

Tout d’abord, il nous parait très important de soutenir une initiative nationale structurante, car la révolution numérique doit s’appuyer sur une intensification des mesures autour de la confiance. Le partenariat avec l’ACN revêt donc à notre sens plusieurs opportunités. La première est d’intégrer une association dont le positionnement et l’ambition correspond à un besoin important de rassembler et d’agir dans l’intérêt d’une communauté et des entreprises en France et en Europe alors que les défis de souveraineté et les enjeux réglementaires sont nombreux. La veille, l’anticipation des tendances, la connaissance fine des besoins terrains pour mieux agir au global est un point que nous considérons comme majeur. Accéder à des marchés en étant plus forts à plusieurs, identifier les complémentarités des entreprises pour une offre globale, promouvoir, faire savoir et diffuser les solutions et services des entreprises, sont autant d’opportunités qui peuvent être concrétisées avec l’ACN.

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Interview reproduite avec l’aimable autorisation de l’Association pour la Confiance Numérique © ACN